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Faut enlever la tare avant de faire la pesée...

Le caractère optimiste des chiffres annoncés par les italiens, et relayés par 99% de la "presse", ressemble quand même un peu à de la tromperie.

Exemple Piaggiesque:

La "nouveauté" Aprilia de l'année dernière, la Shiver 900 est vantée partout comme faisant 218 kg en ordre de marche / 95,2 ch / 90 Nm ...
Moto Revue a pesé et passé une Shiver rodée au banc https://moto-station.com/moto-revue/act ... fies/14726
Résultats: 226 kg en ordre de marche / 88,1 ch au vilebrequin / 79,4 Nm...

12 kg de plus, 7 ch de moins, 20% de couple en moins !

Ça ne remet certes pas en cause les qualités de cette moto mais c'est ça ressemble un peu à de l'arnaque...

En tous cas ça permet un parallèle, voire une projection sur les caractéristiques qu'on peut espérer d'une V85. En effet une Shiver qu'est-ce que c'est?
Un moteur à 90°conçu il y a 10 ans, réputé très compact et léger, avec boite intégrée, monté dans un cadre fabriqué majoritairement en alu, une fourche réduite à 41 de diamètre pour gagner du poids, une transmission par chaîne, l'ensemble étant équipé de tout le lourds bazar imposé par Euro 4 (ABS et sa tuyauterie, circuits électriques supplémentaires, lourds échappements catalysés, système de retraitement des émanations,...).
Ces même équipements requis par la norme se retrouvent sur toutes les motos Euro 4...
Et la V85 n'y échappera pas non plus.
La différence avec la Shiver c'est que l'ensemble moteur + boite séparée Guzzi est plus lourd, que le cadre est en acier, que la transmission acatène grève le poids d'une bonne dizaine de kg...
Pour une cylindrée légèrement supérieure Aprilia ne fait pas mieux que 226 kg en ordre de marche... Va falloir que le marketing Piaggio trouve de sacrées subtilités pour faire croire un poids égal ou inférieur pour la V85

Petit rappel concernant la notion de "poids à vide", "poids en ordre de marche", "poids tous pleins faits":

- Poids à vide : C'est le poids que fait la moto munie de tout ses accessoires d'origine, mais sans aucun fluides (huile, carburant, huile de fourche, et même sans acide de batterie)
- Poids en ordre de marche : la même avec 90% des fluides
- Poids tous pleins faits : tous les niveaux à 100%

PS: L'optimisme marketé n'est pas l'exclusivité de Piaggio... Moto Guzzi a eu son heure gloire dans ce domaine. Promo, fiche technique, manuel d'atelier de la V11 Sport = 221 kg Ceux qui en ont une peuvent consulter leur carte grise, à la rubrique G1 (poids en ordre de marche vérifié par l'UTAC lors de l’homologation) : 246 kg

sur la mienne, c'est 246 en rubrique G (en service), et 246 en G1 (poids à vide)
ya un schisme ...

pour le 1200 sport, G = 238, G1 = 248

faudrait que je m'atelle à calculer le poids que j'ai enlevé précisément:
batterie lithium, pots mistral, support phare fixe, bavette arrière plus son support en tube acier.
par contre, il y a deux trousses à outils ...

Normalement il n'y a rien à G... c'est la masse avec dispositif d'attelage

je trouve ça bizarre aussi ....

Il y a de quoi s'embrouiller administrativement G1 définit le poids à vide en ordre de marche, c'est à dire sans occupants . C'est donc équivalent à "Poids en ordre de marche" décrit plus haut.

peyruque a écrit : ↑mer. 02 mai 2018, 21:13 faudrait que je m'atelle à calculer le poids que j'ai enlevé précisément:

Peu importe... ça reste une enclume... mais c'est pas grave...

Mandello a écrit : ↑mer. 02 mai 2018, 20:53 ...ressemble quand même un peu à de la tromperie.

Y'a pire, dans le monde auto, il est monnaie courante que les bagnoles "presse" soient optimisées et même parfois avec des préparations différentes en fonction du type de lecteur de chaque revue (sport ou grand public) !

Pour la presse moto, je ne sais pas...?

on vis dans un monde parfait ...

La triste réalité c'est que les constructeurs moto emploient les mêmes méthodes de triche. Ce n'est pas nouveau, mais au siècle dernier la presse moto constituait un rempart, elle avait un regard beaucoup plus critique qu'aujourd'hui et ne se gênait pas pour dénoncer les magouilles auxquelles se livraient certains constructeurs/importateurs.

Par exemple dans les années 80 quand Kawasaki a sorti la 750 GPX les revues moto ont été cherché des exemplaires d'essai chez l'importateur, comme ça se fait encore aujourd'hui... Les essayeurs de Moto Journal se sont alors rendu compte que la merveille tenait la route grâce à des renforts que l'importateur avait soudés au niveau de la colonne de direction. Les motos "normales" en étaient dépourvues... Ça a fait un beau scandale. La merveille est devenue un piège à éviter.

A l'époque les constructeurs se méfiaient de la presse moto, les grosses revues, se procuraient souvent des machines de façon anonyme, pour éviter de se faire piéger. elles avaient aussi un regard sur l'aspect durable, sur le coût réel d'utilisation, la fiabilité, sur la qualité réseau et la compétence des SAV.
Certaines d'entre elles achetaient réellement un modèle en concession, faisait avec plusieurs dizaines de milliers de km, notaient toutes les avaries et procédaient à un démontage complet de la machine pour rapporter son état d'usure.
Ces aspects ont pratiquement disparu, la presse vend trente fois moins de papier qu'il y a 20 ans, les recettes proviennent désormais en très grosse majorité des annonceurs-> Les constructeurs et leurs satellites.
De rempart, il sont devenus les serviteurs de ceux qui leur permettent survivre.

On organise la présentation d'un modèle sur deux-trois jours au soleil, on y convie les supports média papier et numérique, on les soigne, on leur fournit tous les éléments d'une parfaite communication...
Tout ce petit monde repart ravi et le ventre plein. Prêt a chanter les louanges du modèle sur l'air de luth choisi par le constructeur.
Personne ne dérape, tous les articles se ressemblent... Et pour cause, on risquerait l’excommunication, la punition espace pub!
Quand des critiques sont émises c'est toujours entre les lignes, et noyées dans l'éloge.
C'est curieux, ces vendus ne découvrent certains défauts que lorsqu'ils commentent le modèle qui succède ... Il faut bien trouver des arguments pour vendre le progrès apporté par la nouveauté du moment.

Quel beau métier !