Chers ami(e)s,
Après quelques semaines d'acclimatation, voici mon ressenti sur cette Griso 1100.
Tout d'abord, je confirme que c'est une moto très attachante, comme l'était la V7 !
Je continue de penser que le ressenti de puissance est en retrait par rapport à ce qui est annoncé sur le papier (88 cv), mais en fait c'est largement suffisant (là où la V7 était un peu juste). Je veux bien croire cependant qu'il y a une grosse différence avec la Griso 8V et ses 110 cv. Les vibrations transmises du moteur sont présentes mais jamais inquiétantes et je n'ai pas eu de gêne jusqu'ici. J'admire la gestion de l'injection par le module de Mandello qui procure des bas régimes vraiment impeccables.
Elle démarre au quart de tour (impulsion 1/4 s sur le démarreur) et c'est difficile de croire qu'il y a des fluides dedans tellement elle reste propre. Pourtant j'habite dans le nord et je roule souvent sous la pluie. Elle se nettoie aussi beaucoup plus facilement qu'une néo-rétro comme la V7. Et puis il y a moins de chrome véritable donc moins de risques de rouille ! Je trouve que la résine du réservoir, surtout de belle qualité comme celle-ci, est finalement une très bonne solution technique.
La position de conduite est très particulière. Les jambes sont très repliées (pas comme sur une sportive quand même) mais ça me convient bien. Les bras sont assez écartés mais il n'y a pas l'effet parachute que je craignais. Je pense que c'est dû au fait qu'on est assez penché sur la moto et, quand on se tient comme il faut (comme j'ai appris - clin d'oeil ici à mon formateur, Hervé Fauquet-), le bloc compteur doit défléchir un peu d'air. C'était beaucoup plus difficile de tenir à 130 sur la V7. Avec la Griso, j'ai enquillé 300 km d'autoroute sans problème. Et apparemment la position de conduite sur la 8V est encore meilleure... Le seul problème est, mais je ne sais pas si c'est lié, des douleurs aux cervicales, sorte de torticolis qui me vient plus souvent depuis que j'ai cette moto.
La partie cycle est une vraie énigme. J'ai été formé sur une Hornet et j'ai depuis essayé d'autres Honda, notamment la CB1100 (qui fait aussi 85 cv mais paraît plus musclée que la Griso 1100). Ces motos ont une tenue de cap incroyable mais du coup elle sont beaucoup moins agiles. Sur la CB1100, il faut vraiment forcer le contrebraquage pour faire des flip-flaps (pas sur la Hornet qui est très légère). Sur la Griso (comme sur la V7), c'est incroyable l'impression de légèreté de l'avant. Du coup, ça fait parfois un peu peur. Par exemple sur un dos d'âne, c'est comme si la moto se désunissait et menaçait une fraction de seconde de partir en vrac ! Je commence à comprendre qu'il faut être extrêmement léger des bras et conduire la moto avec le poids du corps et la pression des genoux (qui sont bien relevés et calés sur le réservoir). Peut-être que certains d'entre vous voient ce que je veux dire (maladroitement) ici. Si vous avez des commentaires, ça m'intéresse !
On sait bien que les Guzzi sont des motos de montagnards, nées sur le bord du lac de Côme, et la V7 avait déjà cette caractéristique. Mais la V7 avait quand même tendance à se dandiner de l'arrière quand on roulait un peu fort alors que là on voit que ça tient le parquet sévère. Enfin, vu mon petit niveau de pilotage (je suis loin de faire toucher les cale-pieds)...
Pour finir sur la partie cycle, je trouve que l'assiète reste bonne à l'accélération comme au freinage et je pense que c'est surtout là qu'on voit la qualité de la fourche. Sur une Bonneville que j'avais essayée avant ma V7, j'avais l'impression de perdre la direction quand j'ouvrais en grand (et il y avait seulement 68 cv). Là, jamais.
Comme j'habite dans le Nord, il me tarde de pouvoir mieux comprendre cette bécane sur des virolos de montagne. La première sortie de ce genre sera modeste : les Ardennes d'ici la fin de l'été !
Bonne route à vous et à la prochaine !
JY
