Ce n'est pas exactement ce que je voulais dire... Reprenons.
Au temps des bécanes à carbus ce n'était pas bien compliqué de les faire fonctionner si on modifiait l'échappement et l'admission, on montait des gicleurs plus gros et même si on tatonnait un peu en en essayant plusieurs tailles le coût de l'opération restait dérisoire.
Sont arrivées les injectées, qui soit dit en passant offrent pour la même cylindrée un meilleur rendement pour une consommation moindre, les premiers systèmes d'injection offraient la possibilité de modifier le rapport air/essence sur toute la plage d'utilisation, permettant ainsi d'adapter la richesse en cas de changement de configuration, comme sur une carburée.
Le problème c'est que pratiquement à la même époque (du moins pour Guzzi) sont venus se greffer là dessus les normes antipollutions, obligeant les constructeurs à vérouiller cette possibilité, de façons de plus en plus contraignante au fur et à mesure de l'évolution de ces normes.
Ramené à ce qui t'intéresse, en l'occurence une Le Mans 2001, donc conforme EURO 1, celle-ci est équipé d'un boitier électronique (ECU) qui ne conserve des adaptations possibles qu'un réglage de "trim", équivalent au réglage des vis d'air (ou d'essence) sur un carbu.
L'influence de ce réglage ce limite au ralenti et aux très bas régimes, puisque l'augmentation (ou la diminution) des temps d'injection qu'il permet n'est pas proportionnelle à ceux-ci, mais fixe quelle que soit leur durée.
Pour passer ces satanées normes avec son moteur de conception ancienne et son refroidissement par air Guzzi a du utiliser une cartographie pauvre d'origine (choix avant tout économique car des systèmes d'injection plus évolués existaient, mais nettement plus coûteux en production).
Ce fonctionnement pauvre a des conséquences, la première c'est que le manque d'essence fait que le moteur est sensible au moindre déséquilibre de synchro ou de jeu aux soupapes, avec pour résultats des à coups d'injection sur un filet de gaz, et un moteur avec un creux sous 4000 tr/mn (pour la norme les mesures étaient effectuées sous ce régime).
La seconde, c'est un moteur réglé pauvre est sujet à la surchauffe, elle-même néfaste à la longévité de la mécanique.
Partant de là et sachant qu'un échappement plus libre augmente la vitesse de flux dans les chambres de combustion, donc la température du haut moteur, et qu'il n'y a pas de moyen d'augmenter la quantité d'essence (autre qu'au ralenti) pour que celle-ci agisse comme refroidisseur.
De même, considérant que le remplacement par un filtre plus libre va encore appauvrir un mélange déjà trop pauvre...
Il convient d'être prudent et ne pas perdre de vue que si les deux conditions sont réunies, la bécane risque de devenir très sensible à la qualité des réglages (de synchro, de TPS, de soupapes) et à la température extérieure (par expérience et à coup sûr).
La surchauffe moteur n'est pas non plus à exclure, j'en connais à qui l'autoroute à coûté une paire de culasses...
Néanmoins rien n'est insoluble, tu as la chance d'avoir un modèle pré 2003 donc sans sonde lambda et je connais des dizaines de Vonzistes qui roulent sans soucis avec des échappements libres (parfois sans chicanes) et filtre coton huilé (parfois même des pods individuels), seulement comme je voulais le faire comprendre dans le post précédent tous ont du, pour obtenir un moteur agréable et rond, passer par des "bidouilles" constituées soit de boitiers additionnels du commerce, soit d'éléments fabriqués maison et constitués d'une résistance variable montée en série sur la sonde de température d'air. Ta bécane n'étant pas lambdatisée et pour peu que tu sois un peu bricoleur cette dernière manip. suffira à lui procurer bon caractère.
J'espère avoir été plus clair.
PS: il n'y a pas de gicleur sur une injectée mais de coûteux injecteurs qu'on peut difficilement envisager de changer "à tâtons" pour des plus gros, sans y consacrer une fortune... D'ailleurs le résultat ne serait même pas garanti car en matière d'injection, pour mettre au point un système, on joue plutôt sur la durée que sur le débit, qui pour sa part est déterminé lors de la conception du moteur (ou du passage des carbus à l'injection sur un même moteur, comme ça été le cas chez Guzzi: 1100 Sport -> 1100 Sport IE -> V11...).