Il y a quelques jours, j'ai reçu, comme possesseur d'une V7 II, un courrier du Siège de Piaggio Group à Pontedera, daté du 23 mai 2016, et reproduisant dans l'Objet le n° du cadre de ma moto. N° de protocole : 000244
Dans ce courrier (Egome y a fait allusion ici le 9 juin), Mr Guzzi commence par m'assurer que "le soin et le contrôle qualité apporté à [ses] produits, ainsi qu'à tous [ses] composants, représentent une constante dans [son] travail". Cela m'a fait plaisir.
Ensuite, alors que je m'attendais à ce que me soit annoncé un risque de casse de roue, d'incendie spontané de la moto suite à une fuite d'essence ou le remplacement obligatoire d'un joint de cardan (disons un "gros" problème), le courrier m'informait de l'importance qu'il y a à "faire régler le jeu du levier d'embrayage à l'occasion des révisions prévues dans le programme d'entretien".
La lettre est accompagnée d'une page qui reproduit, au recto, la partie du manuel du propriétaire consacrée au réglage de l'embrayage, quasi mot pour mot. Comme sur le manuel, le jeu préconisé côté poignée, guidon droit, est de 2 mm "au niveau du marbre fixe sur le guidon" (traduction assurée par un stagiaire, as usual) .
Au verso figure un complément portant sur deux points à vérifier côté moteur, avec un schéma :
– pendant le réglage, vérifier (côté moteur donc) "si le câble n'est pas tendu". Manque le "trop", mais le schéma est explicite : la partie visible du câble doit présenter une flèche de + ou – un cm ;
– "contrôler si l'extrémité de la corde tourne librement sur son axe" (sic). Il s'agit de la pièce métallique cylindrique enfilée à l'extrémité du câble.
On sait tous ici l'importance d'un réglage correct de l'embrayage (pour le bon passage des vitesses, ou pour trouver plus facilement le point mort). Alika, en particulier, y insiste souvent, et cela règle la majorité des problèmes signalés.
C'est pourquoi ce courrier, qui accumule les évidences, me laisse perplexe.
1. – Se soucie-t-on tellement, chez Guzzi, de la relation-client (de la communication), qu'on envoie à tous les possesseurs d'un modèle un tel courrier, simplement pour leur rappeler qu'on pense à eux et au bon entretien de leurs machines ?
2. – Croit-on les utilisateurs de V7 II assez benêts pour rouler avec un embrayage dont le réglage ne respecterait pas des règles basiques, qui valent finalement pour toutes les machines ? (ni trop, ni trop peu tendu)
3. – Plus sérieusement, ce courrier m'a rappelé les propos d'un copain, qui lui-même les tenait d'un mécano, ex-concessionnaire Guzzi. Selon lui, sur les V7 II, le fait de passer d'une boîte 5 à une boîte 6 dans les mêmes les carters obligeait à mettre des pignons plus petits, et donc potentiellement à fragiliser la boîte.
Dans ce cas, la lettre que j'ai reçue tendrait, pour Guzzi, à ouvrir le parapluie, en imputant à un mauvais réglage de l'embrayage (et donc à l'utilisateur) une éventuelle casse de la boîte à vitesses, sur le mode "On vous l'avait bien dit".
Cela m'ennuie de véhiculer ce qui n'est peut-être qu'une rumeur. Je n'ai pas entendu parler de fragilité de la boîte sur les V7 II, et chez moi, avec plus 16 000 km au compteur, tout fonctionne à merveille (la boîte et le reste).
Mais cela m'intéresserait d'avoir votre avis, du moins l'avis de ceux qui sont arrivés à me lire jusqu'ici.

Cordialement.