
http://welovewords.com/documents/la-guzzi" onclick="window.open(this.href);return false;Un poète guzziste a écrit :On faisait l'amour et la moto.
Tandis que je m'occupais de la mécanique, Betty lubrifiait les parties mates. Nous aimions la vitesse et le cuir des accessoires. On enfourchait régulièrement la Guzzi pour nous taper des week-ends dans le Vercors par la route des Grands Goulets et tremper nos culs dans la Bourne à la coulée du printemps. On emportait des sandwichs de Vache Qui Rit au jambon de Savoie que nous mangions à la Grotte de Choranche. Le rosé se buvait à la gourde devant la cascade.
Sous les Grands Goulets, la route était si sinueuse que l'on se serrait l'un à l'autre, couchés sur le Saint-Christophe en ronde-bosse du bouchon de réservoir. Parfois dans un virage, on se faisait pipi dessus tellement la trouille de la lumière blanche nous était parvenue à deux doigts du guidon. A la tombée d'un soir, alors que j'appuyais la machine contre un vieux cerisier en fleurs sur la place de la Chapelle-en-Vercors, Betty me lança :L'allure nous avait donné les joues rouges. Un petit chat se passait la patte derrière l'oreille d'une fenêtre ouverte. Le moteur était chaud et nos lèvres peintes de pourpre.
- - Parfois je me demande si tu n'aimes pas ma chatte parce qu'elle est plus serrée et plus jolie qu'une autre ?
On faisait de la vaisselle et de la douche au garage en attendant que la maison se finisse. Nos mains sentaient l'essence, le gel et le Mir.
